
Un nouveau sondage d’opinion révèle que 57 % des Israéliens souhaitent la tenue d’élections législatives anticipées. Si ces élections avaient lieu aujourd’hui, un nouveau parti dirigé par l’ancien Premier ministre Naftali Bennett arriverait en tête, avec 24 sièges à la Knesset.
Réalisé par la chaîne privée israélienne Channel 12 et publié mercredi soir, le sondage indique que le Likoud, parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, obtiendrait 22 sièges, suivi du parti démocratique dirigé par Yair Golan avec 12 sièges.
Les partis ultraorthodoxe Shas, mené par Aryeh Deri, et Yisrael Beiteinu, dirigé par Avigdor Lieberman, récolteraient chacun 10 sièges, tandis que Yesh Atid de Yair Lapid obtiendrait 9 sièges. Le Judaïsme unifié de la Torah (Yitzchak Goldknopf) et Otzma Yehudit (Itamar Ben Gvir) obtiendraient 8 sièges chacun.
Le parti Unité nationale de Benny Gantz serait relégué à 7 sièges, et les formations arabes Hadash–Ta’al et Liste arabe unie en obtiendraient 5 chacune.
Certains partis, comme Sionisme religieux de Bezalel Smotrich (2,8 %) et Balad (1,2 %), n’atteindraient pas le seuil électoral de 3,25 % des voix valides.
Un bouleversement dans les équilibres politiques
Les partis d’opposition, hors formations arabes, totaliseraient 62 sièges, ou 72 en incluant tous les groupes d’opposition. En revanche, la coalition gouvernementale actuelle tomberait à 48 sièges.
Pour former un gouvernement en Israël, un candidat au poste de Premier ministre doit rassembler le soutien d’au moins 61 députés.
Toujours selon ce sondage, 57 % des sondés se disent favorables à des élections anticipées, un chiffre qui grimpe à 88 % parmi les électeurs de l’opposition. À l’inverse, 31 % s’y opposent, dont environ 60 % des soutiens de la coalition actuelle.
Rejet de la présence des ultraorthodoxes dans un futur gouvernement
Interrogés sur la participation des partis ultraorthodoxes dans la future coalition, 33 % des répondants y sont favorables, tandis que 55 % s’y opposent, et 12 % sont indécis.
Priorités électorales: l’attaque du 7 octobre en tête
Pour 43 % des personnes interrogées, la principale priorité électorale est la mauvaise gestion de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023. Suivent la réforme judiciaire (20 %), la loi sur la conscription (17 %) et la menace iranienne (9 %). 11 % ne se prononcent pas.
Le gouvernement actuel, entré en fonction fin 2022, est censé rester en place jusqu’à la fin 2026, sauf en cas de convocation d’élections anticipées.
Popularité des leaders: Bennett talonne Netanyahu
Concernant la question de savoir qui serait le plus apte à diriger le pays, 39 % des personnes interrogées désignent Netanyahu, contre 22 % pour Yair Lapid. 32 % estiment qu’aucun des deux ne convient.
Dans un duel hypothétique entre Naftali Bennett et Netanyahu, Bennett est crédité de 39 % d’intentions de vote, contre 34 % pour Netanyahu ; 20 % rejettent les deux. En comparaison, Benny Gantz obtient 23 % face à 37 % pour Netanyahu.
Bennett, un rival sérieux pour Netanyahu
Naftali Bennett, qui a lancé un nouveau parti début avril, provisoirement appelé Bennett 2026, semble s’imposer comme un adversaire de poids dans un contexte de crise politique profonde. Le gouvernement Netanyahu est notamment sous pression de ses alliés religieux, qui menacent de dissoudre la Knesset à cause de l’absence de loi garantissant l’exemption du service militaire pour les ultraorthodoxes.
Depuis octobre 2023, Israël poursuit une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, rejetant les appels internationaux à un cessez-le-feu. Plus de 54 600 Palestiniens ont été tués, en majorité des femmes et des enfants, et le risque de famine grandit pour les 2 millions d’habitants de l’enclave, alertent les ONG.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Par ailleurs, la Cour internationale de justice (CIJ) examine une plainte pour crime de génocide déposée contre Israël.