
Le 20 juillet 2025 marquera le centenaire de la naissance de Frantz Fanon, figure majeure des luttes anticoloniales. À cette occasion, le sociologue Saïd Bouamama propose une relecture approfondie de la pensée du psychiatre martiniquais, soulignant sa pertinence face aux formes actuelles de domination coloniale, de la Nouvelle-Calédonie à la Palestine, en passant par l'Afrique.
L'analyse insiste également sur la distinction cruciale entre indépendance et décolonisation. Fanon, tout comme Amilcar Cabral, refusait l'idée d'une libération sans rupture radicale avec l'ordre colonial. L'indépendance formelle, sans transformation des structures économiques, sociales et culturelles, n'est selon eux qu'un habillage du néocolonialisme.
L'article du sociologue s'inscrit dans une séquence historique marquée par un retour des luttes de libération sous diverses formes, du soulèvement populaire en Nouvelle-Calédonie à la remise en cause croissante de la présence française en Afrique de l'Ouest.
Dans ce contexte, l'œuvre de Fanon agit comme un révélateur selon Bouamama : tant que persisteront les hiérarchies héritées de l'ordre colonial, ses écrits continueront à résonner puissamment dans les mouvements d'émancipation.