La dette publique du Kenya a atteint un niveau historique de 10 100 milliards de shillings (64,1 milliards d'euros), selon des chiffres gouvernementaux publiés mardi, dépassant le plafond fixé par la loi et venant menacer la situation économique déjà fragile du pays.
La dette a connu une augmentation record de 1 560 milliards de shillings (9,9 milliards d'euros) au cours de l'exercice qui s'est terminé en juin, malgré les promesses du président William Ruto de maîtriser les emprunts.
Cette dette, qui représente 62,43 % du PIB, dépasse le plafond d'endettement fixé à 10 000 milliards de shillings. L'Assemblée nationale a voté en juin un amendement, qui doit encore être soumis au Sénat, prévoyant que ce plafond ne soit plus un montant fixe mais une part du PIB.
Le remboursement de la dette devient de plus en plus coûteux avec la dépréciation du shilling, la monnaie locale, qui a atteint un taux de change record de 143,44 shillings pour 1 dollar en août.
Le 20 juillet, l'agence de notation Fitch a revu à la baisse les capacités du Kenya à rembourser sa dette auprès des bailleurs internationaux, évoquant les risques posés par des hausses d'impôts annoncées dans un contexte de troubles sociaux.
Après son élection, il a toutefois supprimé des subventions sur les carburants et les produits alimentaires, ce qui a entraîné une augmentation des prix.
Le chef de l'État, qui affirme que cette politique est nécessaire pour redonner des marges de manœuvre au pays, fait face à un mécontentement croissant marqué par des manifestations de l'opposition, parfois émaillées de violences meurtrières.