
Le Rwanda a critiqué mardi les sanctions prises par le Canada à l'encontre du pays en raison des combats en cours dans l'est de la République démocratique du Congo, affirmant que ces mesures ne résoudront pas le conflit.
Lundi, le Canada a annoncé la suspension de la délivrance de licences pour l'exportation de marchandises et de technologies contrôlées vers le Rwanda, de nouvelles activités commerciales de gouvernement à gouvernement avec ce pays d'Afrique de l'Est, ainsi qu'un soutien proactif aux activités de développement commercial du secteur privé, y compris les missions commerciales.
Les mesures de sanction du Canada sont les plus récentes, après que les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé des sanctions contre le Rwanda le mois dernier, en raison du conflit dans l'est de la RDC.
La semaine dernière, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité une résolution appelant le groupe rebelle à cesser immédiatement les hostilités, à se retirer des zones qu'il contrôle et à renoncer totalement à la mise en place d'administrations parallèles illégitimes sur le territoire congolais.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le nombre de personnes déplacées par la violence a dépassé les 400 000 pour la seule année en cours.
Le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l'armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la MONUSCO. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s'emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda.
Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s'étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.
Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s'inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.