Paris: des médecins français dénoncent la crise sanitaire et humanitaire à Gaza

12:117/02/2024, mercredi
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Un enfant Palestinien au milieu de logements détruits par les bombardements de l'armée d'occupation israélienne à Rafah dans le sud de la bande de Gaza, le 7 février 2024.
Crédit Photo : SAID KHATIB / AFP
Un enfant Palestinien au milieu de logements détruits par les bombardements de l'armée d'occupation israélienne à Rafah dans le sud de la bande de Gaza, le 7 février 2024.

De retour mardi à Paris, une délégation de médecins français a décrit la situation désespérée rencontrée dans la bande de Gaza assiégée, en raison des attaques incessantes et du blocus imposé par Israël.

Après avoir passé plusieurs jours dans la ville de Rafah, les médecins ont rejoint l'hôpital européen de Khan Younes, le seul hôpital en service dans le sud de la Bande de Gaza.


La Palmed - Association des médecins palestiniens en Europe - a dépêché sa première mission médicale humanitaire à Gaza du 22 janvier au 6 février, sous la conduite de Raphaël Petit, ancien médecin militaire et spécialiste de la médecine de guerre.

La situation est chaotique et de nombreux enfants sont blessés.

"Des patients restent à l'hôpital parce qu'ils n'ont pas d'autre endroit où aller",
explique à Anadolu l'anesthésiste Bouchakour Chems Eddine.

"Nous avons pu administrer des anesthésies, mais il commence à y avoir une pénurie de morphine"
, a-t-il ajouté.

Les médecins ont décrit les conditions catastrophiques dans l'enclave assiégée : insuffisance de l'aide, manque d'eau, de nourriture et de médicaments, maladies et malnutrition touchant aussi bien les personnes âgées que les jeunes.


Le médecin urgentiste et réanimateur, Khaled Ben Boutrif a expliqué à Anadolu:


Nous recevions des victimes et des personnes souffrant de blessures. Toute aide serait inutile sans cessez-le-feu.

"L'hôpital européen, qui est le seul hôpital encore en service, est pratiquement paralysé parce qu'il accueille de nombreuses personnes déplacées sans abri"
, a-t-il ajouté.

La délégation a constaté les dégâts considérables subis par les installations médicales et les hôpitaux de Gaza et a exprimé sa tristesse et sa profonde inquiétude quant aux conditions dangereuses dans lesquelles vivent les médecins palestiniens, victimes des bombardements incessants d'Israël depuis plus de quatre mois.

Selon les Nations unies, au moins 300 professionnels de la santé ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre, tandis qu'au moins 30 hôpitaux et 150 autres établissements médicaux ont été mis hors service.


Israël mène une offensive meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque surprise lancée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien Hamas. Depuis lors, Israël a tué au moins 27 585 Palestiniens et en a blessé 66 978. Près de 1 200 Israéliens auraient été tués lors de l'attaque du Hamas, selon les autorités de Tel-Aviv.


L'offensive israélienne a provoqué le déplacement interne de 85 % de la population de Gaza, confrontée à de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.


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