RDC : les rebelles du M23 s'emparent d'une ville minière dans le Sud-Kivu

Crédit Photo : Camille Laffont / AFP

Des soldats du M23 se tiennent devant les puits miniers de Rubaya, le 5 mars 2025. Ravagé par un conflit depuis 30 ans, l'est de la RDC détiendrait entre 60 et 80 % des réserves mondiales de coltan, un minerai essentiel pour la fabrication d'équipements électroniques.

Les rebelles du M23 poursuivent leur avancée dans l'est de la République démocratique du Congo, s'emparant dernièrement de la ville minière de Luhwindja, située dans la partie sud-est de la province du Sud-Kivu, ont confirmé mercredi des responsables locaux à Anadolu.

"Les combats ont commencé à 10h du matin et se sont poursuivis jusqu'à 23h mardi, opposant le M23 aux volontaires appelés Wazalendo, des citoyens qui se mobilisent pour soutenir l'armée congolaise"

, a déclaré par téléphone à Anadolu Kyalundawa Mwangye, un responsable de la société civile de Luhwindja.

"Mais le M23 était plus fort, les repoussant à l'extérieur de la ville et, nous sommes toujours confinés chez nous"

, a-t-il ajouté.

Selon des témoins, les rebelles, soupçonnés d'être soutenus par le Rwanda voisin, auraient ciblé la ville en raison de ses précieuses ressources naturelles, notamment l'or et le cuivre.

Interrogé sur cette nouvelle prise du M23, le porte-parole de l'armée congolaise, le général Sylvain Ekenge, a exprimé sa frustration face aux avancées du groupe rebelle, qui continue de s'emparer de villages sans résistance.

Il a averti que toute provocation supplémentaire entraînerait une réponse ferme. Il n'a cependant pas évoqué directement la prise de Luhwindja lors de son échange téléphonique avec Anadolu.

Par ailleurs, des affrontements ont de nouveau éclaté mercredi matin dans la région est du pays, selon des sources locales.

Des combats intenses ont également été signalés dans le village de Minembwe, entre l'armée congolaise et le groupe rebelle Twirwaneho, affilié au groupe burundais Red-Tabara et, selon plusieurs sources, soutenu par le M23.

En dépit des négociations de paix en cours entre les autorités congolaises et les groupes armés, le pays reste en proie à un conflit qui dure depuis plus de trois décennies, ayant causé la mort de milliers de civils et forcé des millions de personnes à fuir, à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières.