RDC - Rwanda: sous l'égide des États-Unis, un ‘'accord de principe'' ouvre la voie à un processus de paix

15:4726/04/2025, Cumartesi
MAJ: 26/04/2025, Cumartesi
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Crédit Photo: Alexis Huguet / AFP
Crédit Photo: Alexis Huguet / AFP

Après deux ans de tensions diplomatiques et militaires dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) à cause de la résurgence de la rébellion du Mouvement du 23 Mars depuis fin 2021, Kinshasa et Kigali ont signé vendredi à Washington un ‘'accord de principe'' visant à apaiser les relations bilatérales et à poser les bases d'une paix dans l'Est congolais.

Cet accord a été conclu entre la ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba et son homologue rwandais Olivier Nduhungirehe en présence du secrétaire d'État américain Marco Rubio lors d'une cérémonie retransmise en direct sur le site de la diplomatie américaine.


L'accord, fruit de plusieurs semaines de négociations discrètes, engage les deux pays à promouvoir une
"désescalade immédiate''
et à coopérer dans la protection des civils, le
"respect mutuel''
de la souveraineté nationale et la stabilisation de la région des Grands Lacs.

Parmi les points essentiels de l'accord, figure l'engagement commun à faciliter le retour volontaire, en toute sécurité et dans la dignité, des personnes déplacées internes dans l'est de la RDC, ainsi que des citoyens congolais réfugiés au Rwanda ou dans d'autres pays,
"dès que les conditions sécuritaires le permettront''.

Les deux parties réaffirment leur reconnaissance mutuelle de leur souveraineté et de leur intégrité territoriale, ainsi que leur engagement à
''s'abstenir de tout acte ou discours mettant en cause la légitimité de leurs frontières.''

Elles conviennent également de ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures de l'autre.


En outre, l'accord souligne le soutien conjoint à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), conformément à son mandat. Les signataires s'engagent à faciliter l'action de la Monusco dans ses fonctions de protection des civils et de mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu.


Le texte de la déclaration de principes publié sur le site du département d'État et consulté par Anadolu, mentionne également la possibilité de la mise en place d'un mécanisme de vérification et
"une force d'interposition''
devant faciliter la mise en œuvre
"de bonne foi des présents principes''.

Le document prévoit également la mise en place d'un processus
"diplomatique accéléré'',
avec pour objectif l'élaboration d'un projet d'accord de paix à soumettre à discussion d'ici au 2 mai.

Pour résoudre les divergences éventuelles sur ce texte, les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda se réuniront à Washington sous l'égide du département d'État américain le 2 mai, d'après le chronographe établi et lu lors de la signature de cet accord de principes.


Une lueur d'espoir est apparue dans cette crise avec la médiation du Qatar qui a obtenu la signature d'un communiqué conjoint de paix, mercredi entre Kinshasa et la rébellion du M23/AFC - soutenus par le Rwanda et qui s'est emparée de plusieurs villes dans l'Est congolais.


Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, avait déclaré que son pays n'avait pas de soldats sur le sol congolais, estimant que les rapports onusiens attestant qu'environ 4 000 soldats rwandais combattaient au côté du Mouvement du 23-Mars en RDC étaient
"fallacieux''.

"Nous n'avons pas de soldats sur le sol congolais. Nous n'avons pas conquis de territoire. Le Rwanda a effectué des opérations ciblées le long de sa frontière et proportionnées à la menace qui plane sur nous''
, avait insisté le chef de la diplomatie rwandaise dans une interview accordée au Monde Afrique (Le Monde) publiée samedi 15 mars 2025.

Les États-Unis se sont impliqués dans cette crise après que Kinshasa leur a proposé un accord minier en échange de garanties ou d'un soutien sécuritaire américain.

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