
Les glaciers suisses ont perdu 2,4 % de leur volume en 2024 malgré un hiver neigeux.
Cependant, la perte de 2,4 % enregistrée cette année dépasse la moyenne de la décennie 2010-2020, qui s'élevait à 1,9 %.
Selon les relevés de Glamos réalisés sur 20 glaciers suisses, extrapolés à l'ensemble des 1 400 glaciers du pays alpin, leur volume global devrait être de 46,4 km3 fin 2024, soit presque 30 km3 de moins qu'en 2000.
Jusqu'en juin, les glaciers suisses ont bénéficié de conditions exceptionnellement favorables : une neige hivernale 30 % plus abondante que la moyenne et un début d'été pluvieux.
Selon cet organisme, trois facteurs expliquent les importantes diminutions des glaciers en 2024.
Tout d'abord, la chaleur estivale, avec des températures moyennes en juillet et août très élevées. Dans les stations météorologiques de MétéoSuisse les plus élevées, les valeurs pour le mois d'août ont même été supérieures à celles de 2003 et 2022, deux années particulièrement chaudes.
Fonte historique
Les glaciers ont également souffert de l'absence de chutes de neige en juillet et août. Enfin, la coloration de la surface du manteau neigeux par les poussières venues du Sahara en hiver et au printemps a accéléré la fonte, faisant d'août le mois avec la plus importante perte de glace depuis le début des mesures.
Ce dépôt sombre sur la glace entraîne une réduction de l'effet albédo, selon lequel plus une surface est claire, plus elle renvoie la lumière et donc la chaleur. Glamos n'est pas encore en mesure de quantifier précisément l'effet des poussières du Sahara, mais l'étude estime "plausible" que cela entraîne une augmentation des taux de fonte de 10 à 20 % par rapport aux conditions normales.
L'étude souligne par exemple que les six mètres de neige mesurés sur le glacier Claridenfirn à la mi-mai avaient complètement disparu en septembre.
La Suisse et l'Italie ont dû récemment redessiner leur frontière au pied du Cervin car la ligne de séparation des eaux a été modifiée après la fonte d'un glacier.









