Performance traditionnelle chinoise "Dashuhua" à Handan, dans la province du Hebei, dans le nord de la Chine, le 7 février 2024, avant le Nouvel An lunaire du Dragon qui tombe le 10 février.
"Je rentre chez moi !" : dans un train rempli de voyageurs chargés de cadeaux pour leurs proches, Sun Jintao va, comme des centaines de millions d'autres Chinois, passer les vacances du Nouvel An lunaire dans sa famille.
Cette fête, synonyme de retrouvailles familiales et équivalent en Chine du Noël fêté en Occident, avait été largement perturbée ces dernières années par la pandémie de Covid-19.
Avant l'Année du Dragon qui débutera samedi, les Chinois se ruent dans les transports afin de retrouver à temps leurs proches, qui sont parfois à l'autre bout du pays. Depuis 2021, la tradition avait été largement contrariée par les restrictions draconiennes contre le Covid, qui empêchaient les Chinois de se déplacer.
L'an dernier avait été le premier réveillon normal depuis la levée de ces mesures en décembre 2022, mais nombre de Chinois y avaient encore renoncé car le virus circulait toujours.
"Ça fait trois ans que je ne suis pas rentré chez moi"
, soupire Sun Jintao, informaticien de 28 ans rencontré par l'AFP dans un train au départ de Pékin.
"C'était un peu compliqué"
avant à cause du Covid, se souvient-il, assis sur la couchette d'un wagon-lit.
"L'an passé, j'étais dans la famille de ma copine",
déclare-t-il. Mais
"cette année, quoi qu'il arrive, je rentre chez moi !"
, se réjouit le jeune homme originaire de Handan, une ville à 400 kilomètres au sud de la capitale chinoise à vol d'oiseau.
Quelque neuf milliards de trajets sont attendus durant la longue période de festivités de 40 jours, qui s'étend de fin janvier à début mars, selon le ministère chinois des Transports. Dans un train noir de monde, des passagers tentent de se frayer un chemin avec de grosses valises.
Beaucoup n'ont pas de place pour s'asseoir, faute d'avoir pu se procurer un billet assis - tous vendus en un temps record. Certains en sont réduits à faire de leur valise un siège improvisé, dans un compartiment du train gagné par une odeur de nouilles instantanées.
Pour nombre de Chinois, le Nouvel An est l'une des rares occasions de prendre congé d'une vie citadine stressante. À l'image de Dong Hang, un jeune de 18 ans installé à Pékin pour mieux gagner sa vie.
Il travaille dans un restaurant de grillades six jours par semaine, de 16h00 à 04h00 du matin.
"On a un vieux dicton en Chine qui dit : Que l'on soit riche ou pauvre, il faut rentrer chez soi pour le Nouvel An"
, indique-t-il à l'AFP à l'aube de vacances bien méritées.
À bord d'un train qui traverse la campagne, des voyageurs contemplent le paysage. D'autres piquent du nez ou tuent le temps sur leur téléphone. Lian Caiping, une étudiante en stage, se dit
de pouvoir rentrer chez elle. À tel point "que la nuit dernière je n'arrivais pas à dormir", confie-t-elle avec un grand sourire.
Sun Jintao, l'informaticien, sait que les vacances ne seront pas forcément relaxantes.
"Je ne vais pas me reposer"
pendant les fêtes parce que
"comme j'aime cuisiner, je veux montrer mes talents"
à ma famille, explique-t-il en souriant. Il se dit par ailleurs impatient de pouvoir regoûter à la cuisine de sa mère,
#Chine
#tradition
#transport
#Nouvel An
#Asie