Minerais, hydrocarbures: les ressources stratégiques mais limitées du Groenland

17:336/03/2025, Perşembe
MAJ: 6/03/2025, Perşembe
AFP
Une machine traitant des minéraux à la mine d'or de Nalunaq, dans le sud du Groenland, l'une des rares mines en activité au Groenland, le 12 février 2025.
Crédit Photo : AMAROQ MINERALS / AFP
Une machine traitant des minéraux à la mine d'or de Nalunaq, dans le sud du Groenland, l'une des rares mines en activité au Groenland, le 12 février 2025.

Le Groenland, vaste territoire autonome du Danemark, convoité par le président américain Donald Trump, recèle des minerais clés pour la transition énergétique ainsi que des hydrocarbures.

Toutefois, ses réserves restent modestes à l’échelle mondiale et leur exploitation demeure anecdotique.


Terres rares


Avec des ressources de terres rares estimées à 36,1 millions de tonnes (Mt) par le Service national de géologie du Danemark et du Groenland (GEUS), l’île dispose d’un stock significatif de ces 17 métaux stratégiques. Leur demande devrait exploser dans les prochaines années.


Cependant, les réserves –c'est-à-dire les ressources économiquement et techniquement exploitables– ne s’élèvent qu’à 1,5 million de tonnes, selon le dernier rapport de l’Institut géologique américain (USGS).

Un chiffre modeste comparé aux réserves de la Chine (44 Mt) ou du Brésil (21 Mt), mais suffisant pour attirer les industriels cherchant à diversifier leurs sources d’approvisionnement et à réduire leur dépendance à la domination chinoise.


Ces terres rares sont utilisées dans divers secteurs, allant des drones et éoliennes aux moteurs de voitures électriques, en passant par les disques durs, les lentilles de télescopes et l’aviation militaire.


Lithium, graphite, uranium


D’après le GEUS, le sous-sol du Groenland contient aussi du graphite, du lithium et du cuivre, trois minerais jugés
"critiques"
par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour la transition énergétique.

Les ressources de graphite sont évaluées à 6 Mt, soit 0,75 % du total mondial, dominé par la Chine, selon un rapport de l’AIE de mai 2024. Ce minerai est essentiel dans la fabrication des batteries et l’industrie nucléaire.

Concernant le lithium, indispensable aux batteries, les ressources groenlandaises sont estimées à 235 000 tonnes, soit 0,20 % du total mondial. La demande pour ce métal pourrait être multipliée par huit d’ici 2040, selon l’AIE.


Le cuivre, bien que présent, est moins stratégique. En revanche, l’uranium, combustible nucléaire convoité, est interdit d’exploitation sur l’île depuis une loi adoptée en 2021.

Deux mines en activité


Un gisement d’anorthosite sur la côte ouest, exploité par Lumina Sustainable Materials depuis 2019, affiche une production limitée et une activité intermittente, avec plusieurs changements de propriétaire au fil des ans.


La mine d’or de Nalunaq, située dans le sud du Groenland et appartenant à la société canadienne Amaroq Minerals, est en phase de redémarrage. L’entreprise a annoncé une première coulée d’or fin novembre et prévoit une montée en puissance de sa production d’ici fin 2024.


"Plusieurs autres projets sont en développement, certains ont atteint le stade de la faisabilité et obtenu des licences d’exploitation, mais ils nécessitent encore d’importants investissements et les autorisations finales avant de démarrer la production",
a expliqué à la presse Jakob Kløve Keiding, consultant senior au GEUS.

L’Union européenne, qui a identifié au Groenland 25 des 34 minéraux de sa liste officielle de matières premières essentielles, a signé en 2023 un protocole d’accord avec le gouvernement groenlandais pour soutenir le
"développement des ressources minérales"
de l’île.

Ce partenariat intervient alors que l’Arctique se réchauffe jusqu’à quatre fois plus vite que le reste du monde, ouvrant de nouvelles perspectives pour le transport maritime et l’exploration des ressources, y compris pétrolières et gazières.

Hydrocarbures: un potentiel limité


Le Groenland recèlerait environ 28,43 milliards de barils équivalent pétrole d’hydrocarbures, selon une estimation du GEUS, de la Compagnie pétrolière nationale du Groenland (Nunaoil) et de l’Autorité des ressources minérales du Groenland (MRA).

Malgré ce chiffre important, ces ressources restent limitées au regard de la consommation mondiale : les seuls États-Unis ont brûlé plus de 7 milliards de barils en 2023, selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).


À ce jour, aucun forage industriel de pétrole ou de gaz n’a été exploité au Groenland, bien que trois licences d’exploration pétrolière soient actives à l’est du territoire.


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