Le satellite franco-chinois SVOM s'apprête à explorer les sursauts gamma, phénomènes lumineux d'une énergie intense, pour mieux comprendre les premiers âges de l'Univers.
Des éclairs de lumière venus de très loin, d'une énergie si intense qu'ils peuvent traverser des milliards d'années-lumière: les sursauts gamma sont de précieux témoins des premiers âges de l'Univers, mais les astronomes peinent à les observer tant ils sont fugaces.
La mission franco-chinoise SVOM (Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor) s'apprête à explorer ces phénomènes extrêmes du cosmos, toujours mystérieux plus de 50 ans après leur découverte.
Placé en orbite terrestre à 625 kilomètres d'altitude, SVOM aura pour tâche d'identifier la source des sursauts gamma, des bouffées de rayonnement d'une luminosité colossale qui sont détectées chaque jour dans le ciel.
Plusieurs missions spatiales, dont le télescope américain Swift, ont permis de cerner ces évènements imprévisibles. Il y a d'abord l'émission d'un flash lumineux dit prompt, en rayons gamma, durant entre une fraction de seconde et quelques dizaines de secondes.
"Course contre la montre"
Les flashs courts semblent issus de la fusion d'objets compacts, soit de deux étoiles à neutrons, soit d'une étoile à neutrons avec un trou noir.
Les flashs longs, eux, tireraient leur origine de l'explosion des toutes premières étoiles massives, bien plus grosses que le Soleil: une population spécifique d'étoiles nées aux débuts du cosmos, qui meurent violemment après une courte vie.
Ces sursauts ont aussi l'avantage de porter l'empreinte des nuages de gaz qu'ils ont traversés au cours des différents âges de l'Univers, autant de marqueurs de son histoire.
Aujourd'hui, la principale difficulté consiste à localiser ces phénomènes. L'instrument français ECLAIRs du satellite est pour cela équipé d'un masque codé, une plaque métallique percée de trous qui, lorsqu'elle est illuminée par une source de rayons gamma, permet de reconstituer sa direction.
L'extrême brièveté de ces phénomènes engagera les scientifiques dans une course contre la montre pour collecter à temps les informations.
Dès que SVOM aura détecté un sursaut, il enverra une alerte à une équipe de scientifiques d'astreinte 24 heures sur 24. En moins de cinq minutes, ils devront déclencher un réseau de télescopes au sol qui s'aligneront précisément dans l'axe de la source du sursaut, pour des observations plus approfondies.