Crédit Vidéo : Ulrich Yasser / Nouvelle Aube
Au Niger, malgré leur allégeance aux autorités de transition au lendemain du coup d'État, toute la chaîne des administrateurs territoriaux issus des dernières élections a été balayée par un décret du général Tiani.
La décision est tombée depuis le 4 avril 2024, le général Abdourahamane Tiani a dissous les conseils régionaux et municipaux. En lieu et place, il a nommé des administrateurs délégués dont la plupart sont des militaires. Les élus locaux choisis par les populations à l’issue des consultations électorales de 2021, n’ont eu d’autres choix que de céder leurs fauteuils.
Le sursis n’aura duré que 8 mois pour les maires, les conseils communaux et régionaux. Malgré leur allégeance aux autorités de transition au lendemain du coup d'État, toute la chaîne des administrateurs territoriaux issus des dernières élections a été balayée par un décret du général Tiani.
Les places sont désormais occupées par des administrateurs délégués dont des militaires pour la plupart. Iboun Issa Abdoul Magid qui est un spécialiste en gouvernance locale et décentralisation pense que les nouvelles autorités locales doivent, avant tout, se faire accepter par les populations obligées de voir partir les hommes et femmes qu’elles avaient élus.
"Les autorités qui sont élues sont d’abord issues de la population. Donc, si elles sont révoquées et qu’il y a eu un délégué administrateur qui est nommé par un conseil, il peut être confronté à un souci de collaboration c’est-à-dire à un climat de méfiance avec la population. Il va donc falloir qu’il s’attache vraiment à une approche de collaboration avec la population"
, conseille le spécialiste.
M. Abdoul Magid appelle surtout les militaires à bien s’entourer pour bien administrer ces collectivités territoriales dont
"la gestion n’est pas facile"
.
Les autorités nigériennes n’ont donné aucune raison pour justifier cette mesure mais depuis que la décision du général Tiani est tombée, le sujet revient dans toutes les conversations à Niamey.
Ibrahim Awal Oumarou soutient la décision du général Tiani.
"Je pense que le Conseil Nationale pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), qui a pris le pouvoir doit quand même mettre les personnes qu’il faut pour pouvoir faire un travail conséquent au niveau régional et aussi au niveau communal, d’où nous avions quand même acclamé cette décision"
, déclare ce dernier.
Ibrahim Boubacar SALOU, un autre habitant de Niamey salue aussi cette annonce du Président Tiani. Il souligne que les nouveaux administrateurs délégués auront la lourde mission de réconcilier les populations avec les élus locaux.
"Les administrateurs délégués, vont jouer le rôle des conseillers municipaux et là, il faut que ces administrateurs puissent donner le goût aux Nigériens de participer à la vie de leur cité, à la vie de leur localité parce qu’en réalité, la décentralisation, c’est de faire la promotion de la démocratie locale"
, recommande-t-il.
Désormais au Niger, comme dans plusieurs autres institutions après le coup d'État, il faudra s’habituer à l’appellation d’administrateur délégué à la tête des collectivités locales.
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