Erdoğan annonce la fin d’une ère de terreur: "Une nouvelle page s’ouvre pour la Türkiye"

La rédaction
16:3512/07/2025, Saturday
MAJ: 12/07/2025, Saturday
Yeni Şafak
Lors d’un discours historique à Ankara, le président Recep Tayyip Erdoğan a annoncé le début de la fin de la menace terroriste du PKK après 47 ans de conflit. Il a salué la cérémonie de destruction des armes organisée par le PKK en Irak comme une étape clé vers sa dissolution, affirmant que cette victoire n’est issue d’aucune négociation ni compromis. Il a également insisté sur l’unité entre Turcs, Kurdes et Arabes comme condition essentielle à la paix et à la réussite.
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Lors d’un discours historique à Ankara, le président Recep Tayyip Erdoğan a annoncé le début de la fin de la menace terroriste du PKK après 47 ans de conflit. Il a salué la cérémonie de destruction des armes organisée par le PKK en Irak comme une étape clé vers sa dissolution, affirmant que cette victoire n’est issue d’aucune négociation ni compromis. Il a également insisté sur l’unité entre Turcs, Kurdes et Arabes comme condition essentielle à la paix et à la réussite.

Kızılcahamam, 12 juillet 2025 – Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a prononcé un discours historique à l’ouverture de la 32e réunion de consultation et d’évaluation du Parti de la justice et du développement (AK Parti), déclarant la fin prochaine du terrorisme en Türkiye après 41 ans de conflit. Le chef de l’État a également salué les efforts conjoints de l’AK Parti, du Parti d’action nationaliste (MHP) et du Parti de la démocratie et des peuples (DEM), affirmant que "la Türkiye entre dans une nouvelle ère de fraternité, de paix et de prospérité".

Une rupture historique avec le passé


Dans son discours fleuve, le président Erdoğan a rappelé les lourdes pertes humaines et économiques que le pays a subies depuis l’attaque inaugurale du groupe terroriste PKK le 14 août 1984. Il a estimé à plus de 60 000 le nombre de morts, et à près de 2 000 milliards de dollars le coût indirect du terrorisme pour la Türkiye.


Il a reconnu les erreurs passées de l’État dans sa lutte contre le terrorisme :
"Les méthodes extralégales, les violations des droits de l’homme, les villages incendiés, les familles déplacées ont nourri le ressentiment et permis aux organisations terroristes d’attirer à elles nos concitoyens kurdes."
Il a néanmoins insisté sur la transformation profonde de l’approche gouvernementale depuis l’arrivée de l’AK Parti au pouvoir en 2002, mêlant lutte militaire et réformes démocratiques.


Fin d’un conflit, début d’un dialogue


Selon Erdoğan, un tournant crucial a été franchi ces derniers jours : le groupe terroriste PKK aurait officiellement annoncé sa dissolution et renoncé aux armes lors d’une cérémonie symbolique.
"Hier, une page remplie de douleur et de souffrance a commencé à se tourner. Aujourd’hui, une nouvelle ère commence pour notre pays",
a-t-il affirmé.

Tout en précisant que ce processus n’est pas le fruit d’un marchandage, mais d’une stratégie nationale réfléchie, il a insisté :
"Ce n’est pas une négociation, ce n’est pas un compromis, c’est une victoire de l’État de droit, de la volonté nationale et de l’unité."


Vers une commission parlementaire


Pour accompagner cette transition historique, Erdoğan a annoncé la création prochaine d’une commission parlementaire chargée d’identifier les besoins juridiques et institutionnels du processus de paix. Il a confirmé des discussions constructives avec des représentants du DEM, y compris des anciens dirigeants comme Pervin Buldan et Mithat Sancar.


Le président a également élargi son message à la diaspora kurde en Irak et en Syrie, affirmant que la paix et la stabilité de ces régions faisaient partie intégrante de la politique régionale turque :


La paix de mes frères kurdes à Kirkouk, à Erbil ou à Afrin est aussi ma préoccupation.


Alliance inédite entre AK Parti, MHP et DEM


L’un des points les plus marquants du discours a été l’annonce d’un front politique inédit : l’alliance entre l’AK Parti, le MHP de Devlet Bahçeli et le DEM pour soutenir le processus de transition vers une "Türkiye sans terrorisme". Erdoğan a vivement remercié Devlet Bahçeli pour son soutien
"lucide et patriotique",
saluant également la "maturité démocratique" des représentants du DEM.

Il a fermement rejeté les critiques des milieux opposés au processus :
"Ceux qui se nourrissaient de la terreur, qui prospéraient sur la division, sont aujourd’hui inquiets. Car ils perdent leur raison d’être. Le terrorisme se termine, et leur rente avec."

Un appel à l’unité nationale


Dans une envolée lyrique aux accents historiques, Erdoğan a exalté l’unité du peuple turc dans sa diversité :


Le Malazgirt d’hier, c’est le Gazze d’aujourd’hui. Les Turcs, les Kurdes, les Arabes, les sunnites, les alaouites... tous forment une seule et même nation.

Il a conclu son discours par un hommage solennel aux forces de sécurité, aux martyrs de la lutte antiterroriste et à leurs familles, promettant de ne jamais salir leur mémoire. Un hommage émouvant a également été rendu à Yiğit Bulut, récemment décédé, ainsi qu’aux victimes du génocide de Srebrenica et aux martyrs tombés dans le cadre de l’opération Pençe Kilit. Reprenant les vers de l’hymne national de Mehmet Akif Ersoy, il a terminé par un vœu :
"Que Dieu ouvre notre voie. Ensemble, construisons le Siècle de la Türkiye."

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