Affaire Nestlé: Un dernier sursis accordé à Perrier avant de perdre son appellation "eau minérale naturelle"

16:378/05/2025, Thursday
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Le logo du géant suisse de l'alimentation Nestlé sur le siège de la société à Vevey, dans l'ouest de la Suisse.
Crédit Photo : Fabrice COFFRINI / AFP
Le logo du géant suisse de l'alimentation Nestlé sur le siège de la société à Vevey, dans l'ouest de la Suisse.

La marque Perrier, propriété du groupe Nestlé, dispose d’un ultime délai de deux mois pour retirer les filtres de désinfection non conformes qu’elle utilise pour le traitement de ses eaux.

À défaut, elle perdra l’appellation
"eau minérale naturelle"
, selon une décision de la préfecture du Gard révélée mercredi.

Cette mesure intervient dans le cadre d’un scandale sanitaire et réglementaire en cours, pointant du doigt l’utilisation par Nestlé de procédés interdits de purification sur plusieurs de ses eaux en bouteille.

Un non-respect de la réglementation sur la pureté originelle


Pour mériter l’appellation
"eau minérale naturelle"
, une eau doit être microbiologiquement pure à la source et ne subir aucun traitement de désinfection altérant ses caractéristiques originelles. L’usage de filtres ou de procédés chimiques est strictement encadré par la législation française et européenne.

Or, une enquête conjointe de Radio France et Le Monde, publiée en janvier 2024, avait révélé que Nestlé Waters avait employé des méthodes de purification interdites, notamment sur les marques Perrier, Contrex, Hépar et Vittel.

Nestlé cherche une issue technique pour sauver Perrier


Dans un communiqué, Nestlé Waters France a affirmé être en recherche d’une solution technique pour maintenir l’exploitation de la source Perrier à Vergèze.
"Si elle est acceptée"
, précise le groupe,
"elle pourrait permettre au préfet d’autoriser la poursuite de l’exploitation"
.

Une affaire aux lourdes conséquences pour Nestlé


Le scandale a mis en lumière non seulement des pratiques industrielles contraires à la réglementation, mais aussi le lobbying présumé de Nestlé auprès des autorités françaises pour influencer des décisions réglementaires. L’affaire est actuellement examinée par une commission d’enquête sénatoriale, dont les conclusions sont attendues le 19 mai.


En cas d’échec à se conformer aux exigences, Nestlé pourrait devoir reclasser ses eaux sous d'autres appellations, avec des conséquences majeures sur son image de marque et ses ventes.

Un enjeu pour tout le secteur de l’eau embouteillée


Cette affaire pourrait faire jurisprudence dans le secteur des eaux en bouteille, où la transparence sur les procédés de traitement et le respect de la réglementation deviennent des enjeux majeurs de confiance pour les consommateurs.


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