Le chef d'état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, s'adresse à l'auditoire lors d'une conférence de presse à Paris, le 11 juillet 2025.
Thierry Burkhard, chef d'état-major des armées (CEMA) françaises, a affirmé que "le Kremlin a fait de la France une de ses cibles prioritaires" lors d'une conférence de presse exceptionnelle tenue ce vendredi 11 juillet, la première depuis près de trois ans.
La veille, l'Élysée avait annoncé que ce discours serait "structurant pour l'avenir de nos armées", en prélude aux
"annonces majeures"
attendues dimanche par le Président Emmanuel Macron face à
"l'aggravation des menaces internationales".
Thierry Burkhard a déclaré que la Russie considère désormais la France comme
"son principal adversaire en Europe"
, décrivant Moscou comme une
"véritable puissance conventionnelle et nucléaire"
dotée d'un
"modèle d'armée complet jusqu'au bout des ongles".
Le chef d'état-major pointe une menace protéiforme : satellites, sous-marins, cyber, désinformation…
"Affaiblir l'Europe et démanteler l'Otan, c'est l'objectif de Vladimir Poutine",
martèle-t-il. Selon lui, la Russie mène une
"guerre hybride"
contre la France, notamment une
"guerre informationnelle"
en Afrique, et recourt à des
"proxys en France via des agents jetables"
, évoquant les
"cercueils devant la Tour Eiffel"
ou les
"punaises de lit durant les JO".
Thierry Burkhard insiste sur la nécessité d'une
"prise de conscience"
collective :
"Le risque de guerre en Europe, ce n'est pas qu'il existe, c'est qu'il est déjà là"
. Sans chercher à
"faire peur aux Français"
, il souligne que
"la cohésion nationale ne peut pas se trouver s'il n'y a pas prise de conscience du monde dans lequel on vit".
Il estime aussi que la France n'est
"pas épargnée par les effets de la compétition économique et technologique"
, citant des campagnes récentes de dénigrement, notamment par la Chine, visant à
"discréditer notre industrie d'armement, notamment le Rafale".
Enfin, il se veut rassurant quant à l'engagement américain au sein de l'Otan, déclarant ne pas craindre de
"retrait total américain"
, mais rappelant qu
'"il est essentiel que les Européens augmentent leur capacité de défense"
.
Cette prise de parole inédite s'inscrit dans un climat marqué par une montée des tensions géopolitiques et une recrudescence des actes hostiles hybrides, selon les autorités françaises.
Elle amorce une séquence stratégique qui culminera dimanche avec le discours d'Emmanuel Macron, attendu pour préciser les orientations et moyens supplémentaires alloués aux forces françaises face à un contexte de plus en plus incertain.
L'intensité et la gravité des alertes formulées par Burkhard traduisent un tournant dans la communication militaire, illustrant une volonté de préparer l'opinion à un contexte où
"la liberté n'a sans doute jamais été aussi menacée aujourd'hui que depuis 1945"
, selon l'Élysée.
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