Indonésie: le président "regrette" les violations des droits de l'homme perpétrées dans le pays

15:1611/01/2023, mercredi
AFP
Le président indonésien Joko Widodo se tient aux côtés du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim au palais présidentiel de Bogor, dans l'ouest de Java, le 9 janvier 2023. Adek BERRY. @AFP
Le président indonésien Joko Widodo se tient aux côtés du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim au palais présidentiel de Bogor, dans l'ouest de Java, le 9 janvier 2023. Adek BERRY. @AFP

Le président indonésien Joko Widodo a exprimé ses regrets mercredi pour les graves violations des droits de l'homme commises dans l'archipel, notamment les massacres de militants communistes.

Un demi-million de communistes et de sympathisants ont été tués en 1965 et 1966 dans des massacres orchestrés au moment de l'arrivée au pouvoir du dictateur Suharto, un opposant résolu au communisme.

Les tueries ont débouché sur la disparition du parti communiste indonésien, aujourd'hui interdit, qui était alors l'un des plus importants au monde après ceux de la Chine et l'Union soviétique.

"
Avec un esprit clair et un coeur sincère, en tant que dirigeant de ce pays, j'admets que de graves violations des droits de l'homme ont été commises à plusieurs reprises et je le regrette beaucoup
", a déclaré le président Widodo lors d'une allocution au palais présidentiel à Jakarta, faisant part de sa
"compassio
n" et de son
"empathie pour les victimes et leurs familles
".
Joko Widodo a indiqué que le gouvernement s'efforçait de "donner réparation"
aux victimes
"de façon juste et équitable",  "
sans épargner les efforts en vue d'une résolution judiciaire
".

Le président a aussi mentionné l'assassinat et l'enlèvement de dizaines d'étudiants et activistes en 1997 et en 1998 jusqu'aux manifestations de masse qui ont débouché sur le départ de Suharto après trois décennies au pouvoir.

Joko Widodo a détaillé une liste de dix autres épisodes de violations flagrantes des droits de l'homme entre les années 1960 et les années 2000, avant son arrivée à la présidence, selon les résultats d'une commission d'enquête qu'il a mise en place l'an dernier. 

Le président a aussi reconnu des violations des droits de l'homme en Papouasie, province indonésienne en proie à une rébellion indépendantiste. Il a cité notamment une opération de 2003 de la police et de l'armée à Wamena qui a fait des dizaines de morts parmi les civils et lors de laquelle des membres des forces de sécurité ont été accusés de meurtres, tortures et enlèvements.  

Les organisations de défense des droits de l'homme ont estimé cependant que les regrets exprimés par le président indonésien, comme plusieurs dirigeants avant lui, n'allaient pas assez loin.

"
Cette reconnaissance ne suffit pas. Cela ne devrait pas être seulement des regrets mais aussi des excuses"
, a déclaré à l'AFP Usman Hamid, le directeur d'Amnesty International en Indonésie. Il a estimé que les violations des droits de l'homme devraient être jugées devant les tribunaux.                
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