
Près de 63.000 personnes ont quitté l'est de la RDC pour se réfugier au Burundi voisin en moins d'un mois, a annoncé vendredi sur son site l'Agence de l'ONU pour les réfugiés, HCR.
Le gouvernement burundais est également en train d'identifier d'autres terrains où des sites de réfugiés supplémentaires pourront être installés au fur et à mesure des arrivées.
Cette vague massive de réfugiés est signalée alors que le conflit se poursuit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le mouvement anti-gouvernemental M23 qui bénéficie du présumé soutien des forces rwandaises, poursuit son avancée dans la partie est de la RDC après la prise de contrôle de plusieurs villes stratégiques de la région dont Goma et Bukavu.
Cette offensive a coûté la vie à des milliers de personnes et occasionné d'importants dégâts matériels exacerbant la crise humanitaire dans cette région affectée par l'activisme de plusieurs groupes armés qui y sévissent depuis des dizaines années.
Le Mouvement du 23 Mars a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l'armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la Monusco. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s'emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda.
Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s'étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.
Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s'inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.