
Le président bosnien Denis Becirovic inaugure ce vendredi 25 juillet à Paris un monument dédié aux victimes du génocide de Srebrenica.
Ce monument, voulu par l’association Srebrenica – Institut pour la recherche sur les crimes contre l’humanité (SIBH France) et soutenu par la maire de Paris Anne Hidalgo, est une première en France. Il entend rappeler que plus de 8 000 hommes et adolescents bosniaques ont été exécutés par les forces serbes de Bosnie après la chute de l’enclave de Srebrenica, alors placée sous protection de l’ONU. La justice internationale a reconnu ces crimes comme un génocide, notamment dans plusieurs arrêts du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et de la Cour internationale de justice.
La visite du membre bosniaque de la présidence collégiale survient dans un climat politique tendu en Bosnie-Herzégovine, où les forces sécessionnistes de la Republika Srpska continuent de défier l’ordre constitutionnel établi après les accords de Dayton.
L’inauguration à Paris revêt donc une portée symbolique autant qu’historique. Elle rappelle que la reconnaissance des faits, la transmission de la mémoire et la justice restent au cœur des défis pour une réconciliation durable dans les Balkans. En inscrivant ce souvenir dans l’espace public français, l’initiative affirme aussi un engagement contre l’oubli et le négationnisme, à l’échelle européenne.
Génocide de Srebrenica
Le génocide de Srebrenica s’inscrit dans le contexte de la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992–1995), l’un des conflits les plus meurtriers survenus en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Déclenchée après l’éclatement de la Yougoslavie, cette guerre a opposé principalement les forces bosno-serbes aux autorités bosniaques et croates, dans une lutte marquée par des campagnes de nettoyage ethnique, des sièges, des crimes de guerre et de nombreuses exactions contre les civils.
En l’espace de quelques jours, plus de 8 000 hommes et garçons musulmans y furent systématiquement exécutés. Ce massacre, qualifié de génocide par les juridictions internationales, symbolise la faillite de la communauté internationale face à l’un des pires crimes du XXe siècle en Europe.