Birmanie: les combats pour le contrôle des échanges avec la Chine ont repris mardi entre la junte et un groupe armé ethnique

12:2926/06/2024, Çarşamba
AFP
Des soldats de l'Armée de libération nationale Taaung (TNLA), un groupe armé de l'ethnie Palaung, marchant près de la ville de Kyaukme dans le nord de l'État Shan au Myanmar.
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Des soldats de l'Armée de libération nationale Taaung (TNLA), un groupe armé de l'ethnie Palaung, marchant près de la ville de Kyaukme dans le nord de l'État Shan au Myanmar.

En Birmanie, les affrontements ont repris depuis mardi dans l'État Shan (nord) entre un groupe armé ethnique et les troupes de la junte au pouvoir, faisant deux morts, selon des habitants et les médias locaux.

L'Armée nationale de libération des Ta'ang (TNLA) a lancé mardi à l'aube des attaques contre des positions militaires dans la ville de Kyaukme, située sur un axe routier vital pour le commerce avec la Chine voisine.


Cette attaque intervient en violation d'un cessez-le-feu conclu sous l'égide de Pékin au début de l'année après des semaines de combats dans cette région entre l'armée et une alliance formée de la TNLA et de deux autres groupes armés ethniques.

La TNLA a attaqué un poste de police à Kyaukme mercredi matin, a déclaré à l'AFP un secouriste qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité.
"Les gens vivant dans le centre-ville n'osent pas sortir de chez eux"
, a-t-il ajouté.

Un autre secouriste a déclaré que deux civils avaient été tués et deux autres blessés par des tirs d'artillerie mardi, sans préciser de quel côté venaient les tirs.


La TNLA a déclaré avoir affronté l'armée mardi dans les cantons de Naungcho et Hsipaw, ainsi qu'à Mogok, dans la région voisine de Mandalay, connue pour sa production de rubis.

L'AFP a tenté sans succès de joindre un porte-parole de la junte pour un commentaire. La TNLA est membre de l'"Alliance de la fraternité", aux côtés de l'Armée d'Arakan (AA) et de l'Armée de l'alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA).


Lors d'une offensive surprise en octobre, cette alliance s'est emparée de pans entiers du territoire birman et de plusieurs points de passage lucratifs avec la Chine, portant à la junte le coup le plus dur depuis qu'elle a pris le pouvoir en 2021.


Le cessez-le-feu négocié par la Chine en janvier a figé les positions, mais récemment les deux parties se sont accusées mutuellement d'avoir rompu la trêve. Selon les médias pro-junte, les échanges frontaliers avec la Chine ont diminué de près d'un tiers entre avril et mai par rapport à la même période de l'année précédente.

En novembre, l'AA a lancé seule une autre offensive, dans l'État de Rakhine (ouest), où elle affirme lutter pour une plus grande autonomie des membres de l'ethnie Rakhine. Elle s'est emparée de territoires le long des frontières avec le Bangladesh et l'Inde et projette de s'emparer de la capitale de l'État, Sittwe, où se trouve un port en eau profonde financé par l'Inde.


En Birmanie, pléthore de groupes armés ethniques sont installés dans les zones frontalières, se battant depuis 1948, date de l'indépendance, pour l'autonomie et le contrôle des ressources naturelles.


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