Kaja Kallas: Les agissements d'Israël "dépassent le cadre de la légitime défense"

La rédaction avec
11:5315/04/2025, mardi
MAJ: 15/04/2025, mardi
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La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas
Crédit Photo : JOHN THYS / AFP
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas

Lundi, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a affirmé qu’“Israël a le droit de se défendre, mais ses actions actuelles dépassent les limites d’une légitime défense appropriée”.

Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se sont réunis au Luxembourg pour aborder plusieurs dossiers clés: la guerre en Ukraine, l’élargissement de l’UE, la situation dans les Balkans occidentaux, ainsi que les développements en Syrie.


À l’issue de la rencontre, Kallas a souligné devant les journalistes l’importance de maintenir l’aide humanitaire destinée aux Palestiniens à l’écart de toute instrumentalisation politique, en insistant sur le fait qu’elle doit parvenir exclusivement à ceux qui en ont un besoin urgent.


“La situation est extrêmement préoccupante et nous appelons à un retour des médiateurs à la table des négociations, au respect du cessez-le-feu et à la libération de tous les otages”
, a-t-elle déclaré. Elle a ajouté:
“L’aide humanitaire que nous envoyons à Gaza ne doit pas être politisée. Elle doit atteindre les personnes qui en ont réellement besoin.”

Kallas a également salué les efforts régionaux pour reconstruire la bande de Gaza, tout en soulignant des carences essentielles:
“Nous soutenons l’initiative arabe pour la reconstruction de Gaza, mais trois éléments clés manquent: le financement, la sécurité et la gouvernance. Nous sommes néanmoins prêts à collaborer avec nos partenaires arabes et internationaux pour approfondir ces questions.”

Concernant la Syrie, elle a évoqué la réflexion en cours sur la politique de sanctions et les conditions d’une éventuelle reconstruction du pays.
“Nous avons eu un échange approfondi sur la Syrie, notamment sur l’assouplissement potentiel des sanctions. Il est évident que la reconstruction nécessite un accès aux services, mais il est tout aussi clair que les avancées politiques sont limitées. L’avenir de la Syrie reste fragile, mais porteur d’espoir”
, a-t-elle affirmé.

Elle a précisé:
“Nous allons évaluer le processus en cours. Certaines sanctions ont déjà été levées, mais nous définirons les prochaines étapes en fonction de critères précis, de lignes rouges et de modalités concrètes. Un travail technique est en cours, et nous avancerons si un consensus se dégage.”

La responsable européenne a par ailleurs annoncé de nouvelles sanctions contre l’Iran, en réponse aux violations des droits humains. Elle a salué avec prudence les derniers développements dans les négociations sur le nucléaire:
“Nous avons adopté des sanctions ciblant les prises d’otages soutenues par l’État iranien. Neuf personnes ont été sanctionnées. Quant aux discussions nucléaires tenues à Oman, elles représentent un pas dans la bonne direction. Notre objectif reste clair: empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.”

Depuis le 2 mars, Israël a fermé les points de passage frontaliers vers Gaza, bloquant l’entrée des produits de première nécessité dans l’enclave. Le 18 mars, l’armée israélienne a repris ses frappes, rompant l’accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers signé le 19 janvier.


Depuis le début de l’offensive israélienne en octobre 2023, près de 51 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, ont été tués. En novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans la bande de Gaza.


Israël est également poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ), accusé de “crime de génocide” en lien avec la guerre menée contre l’enclave palestinienne.


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