L'ancienne Première ministre du Bangladesh, Hasina, inculpée de "crimes contre l'humanité"

13:281/06/2025, dimanche
MAJ: 1/06/2025, dimanche
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L'ancienne Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, s'exprime lors d'une interview dans un hôtel de New York, le 22 septembre 2022. Pays de deltas fertiles et densément peuplés, le Bangladesh de faible altitude est l'une des nations les plus vulnérables au changement climatique.
Crédit Photo : Ed JONES / AFP
L'ancienne Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, s'exprime lors d'une interview dans un hôtel de New York, le 22 septembre 2022. Pays de deltas fertiles et densément peuplés, le Bangladesh de faible altitude est l'une des nations les plus vulnérables au changement climatique.

Des procureurs bangladais ont inculpé, dimanche, l'ancienne Première ministre Sheikh Hasina de "crimes contre l'humanité", en raison de son rôle présumé dans la répression violente de manifestations de masse en juillet dernier.

Lors d'une audience retransmise en direct — une première au Bangladesh —, le procureur en chef du Tribunal international des crimes de Dhaka, Mohammad Tajul Islam, a présenté l'acte d'accusation devant un tribunal composé de trois membres, présidé par le juge Md Golam Mortuza Mozumder.


Les mêmes cinq chefs d'accusation de crimes contre l'humanité ont également été retenus contre l'ancien ministre de l'Intérieur Asaduzzaman Khan et l'ex-chef de la police Chowdhury Abdullah Al-Mamun.


"Cette procédure marque une étape importante dans la quête de justice pour les crimes contre l'humanité au regard des cadres juridiques applicables",
a déclaré le tribunal au cours de l'audience.

Le tribunal a accepté les charges et émis des mandats d'arrêt contre Hasina et les deux autres responsables, ordonnant aux autorités de les présenter devant la justice le 16 juin.


Le 12 mai, l'agence d'enquête du tribunal avait remis un rapport accusant Hasina de crimes contre l'humanité.


Selon ce rapport, lors des manifestations menées par les étudiants, l'ancien gouvernement de la Ligue Awami dirigé par Hasina, ainsi que les services de sécurité et de renseignement, ont commis de graves violations des droits humains, soulevant des préoccupations de crimes contre l'humanité nécessitant une enquête pénale urgente.


Créé en 2010 sous l'administration Hasina pour juger les crimes de guerre, le tribunal a été réformé afin de juger Hasina, ses alliés et son parti, la Ligue Awami.


Plus tôt cette année, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme avait estimé dans un rapport qu'entre juillet et août derniers, jusqu'à 1 400 personnes avaient été tuées, dont 12 % d'enfants, et plus de 22 000 blessées, lors du soulèvement contre le gouvernement Hasina.


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