
L'Union européenne devrait présenter la semaine prochaine une série de mesures punitives possibles contre Israël en réaction à ses actions à Gaza, bien que des divisions persistantes entre États membres rendent leur adoption peu probable, ont indiqué des responsables.
En réponse, le Service européen pour l'action extérieure (SEAE), bras diplomatique de l'UE, s'apprête à soumettre mercredi prochain un document officiel d'options aux ambassadeurs, selon des sources proches des discussions.
Ce document propose cinq mesures potentielles : une suspension totale ou partielle de l'accord d'association UE-Israël, des sanctions ciblées contre des ministres israéliens, des responsables militaires ou des colons extrémistes, des restrictions commerciales, un embargo sur les armes ainsi que la suspension de la coopération scientifique.
Bien que nombre de ces options aient déjà été discutées de manière informelle ces derniers mois, c'est la première fois qu'elles seront présentées officiellement par écrit.
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE examineront ce document lors de leur réunion du 15 juillet à Bruxelles, la dernière avant la pause estivale. Cette date fait également office de délai informel pour qu'Israël montre des progrès sur la situation humanitaire à Gaza.
Une délégation technique de l'UE, conduite par l'envoyé spécial pour le Moyen-Orient Christophe Bigot, s'est récemment rendue en Israël pour des discussions, mais des responsables européens ont exprimé leur scepticisme quant à l'obtention de résultats concrets.
Bruxelles affirme que cette démarche vise avant tout à atténuer les souffrances des civils à Gaza. Cependant, de profondes divisions subsistent au sein des États membres.
La suspension de l'accord d'association entre l'UE et Israël nécessiterait l'approbation unanime des 27 pays membres — un scénario jugé peu probable en raison de l'opposition de l'Allemagne, de la Tchéquie et de la Hongrie. La Commission européenne, qui supervise la politique commerciale, serait également défavorable à des mesures économiques de grande ampleur.
En revanche, des sanctions ciblées contre des individus sont perçues comme l'option la plus politiquement réalisable. Des diplomates européens rappellent que plusieurs pays — dont le Royaume-Uni, l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et la Norvège — ont déjà adopté des mesures similaires.