L'UE envisage des sanctions contre Israël sous la pression croissante

17:375/07/2025, samedi
MAJ: 5/07/2025, samedi
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Des personnes en deuil prient devant les corps des victimes d'une frappe israélienne qui a touché l'école Mustafa Hafez, abritant des Palestiniens déplacés par la guerre, avant une procession funéraire à l'hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza, le 3 juillet 2025, dans le cadre du conflit actuel entre Israël et le groupe militant palestinien du Hamas.
Crédit Photo : Omar AL-QATTAA / AFP
Des personnes en deuil prient devant les corps des victimes d'une frappe israélienne qui a touché l'école Mustafa Hafez, abritant des Palestiniens déplacés par la guerre, avant une procession funéraire à l'hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza, le 3 juillet 2025, dans le cadre du conflit actuel entre Israël et le groupe militant palestinien du Hamas.

L'Union européenne devrait présenter la semaine prochaine une série de mesures punitives possibles contre Israël en réaction à ses actions à Gaza, bien que des divisions persistantes entre États membres rendent leur adoption peu probable, ont indiqué des responsables.

Selon une évaluation interne de l'accord commercial entre l'UE et Israël, obtenue le mois dernier par Euractiv, des
"indices de violation"
des engagements en matière de droits humains inscrits dans l'accord ont été relevés.

En réponse, le Service européen pour l'action extérieure (SEAE), bras diplomatique de l'UE, s'apprête à soumettre mercredi prochain un document officiel d'options aux ambassadeurs, selon des sources proches des discussions.


Ce document propose cinq mesures potentielles : une suspension totale ou partielle de l'accord d'association UE-Israël, des sanctions ciblées contre des ministres israéliens, des responsables militaires ou des colons extrémistes, des restrictions commerciales, un embargo sur les armes ainsi que la suspension de la coopération scientifique.


Bien que nombre de ces options aient déjà été discutées de manière informelle ces derniers mois, c'est la première fois qu'elles seront présentées officiellement par écrit.


Les ministres des Affaires étrangères de l'UE examineront ce document lors de leur réunion du 15 juillet à Bruxelles, la dernière avant la pause estivale. Cette date fait également office de délai informel pour qu'Israël montre des progrès sur la situation humanitaire à Gaza.


"Le premier objectif est d'obtenir un changement de comportement sur le terrain (...). Si la situation ne s'améliore pas, alors nous pourrons envisager d'autres mesures",
a déclaré le mois dernier la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

Une délégation technique de l'UE, conduite par l'envoyé spécial pour le Moyen-Orient Christophe Bigot, s'est récemment rendue en Israël pour des discussions, mais des responsables européens ont exprimé leur scepticisme quant à l'obtention de résultats concrets.


Israël a vivement critiqué l'évaluation menée par l'UE, la qualifiant d'
"scandaleuse"
et
"entachée de graves lacunes méthodologiques".

Bruxelles affirme que cette démarche vise avant tout à atténuer les souffrances des civils à Gaza. Cependant, de profondes divisions subsistent au sein des États membres.


La suspension de l'accord d'association entre l'UE et Israël nécessiterait l'approbation unanime des 27 pays membres — un scénario jugé peu probable en raison de l'opposition de l'Allemagne, de la Tchéquie et de la Hongrie. La Commission européenne, qui supervise la politique commerciale, serait également défavorable à des mesures économiques de grande ampleur.


Un embargo sur les armes semble tout aussi improbable, notamment en raison du rôle central de l'Allemagne, principal fournisseur européen d'armes à Israël.

En revanche, des sanctions ciblées contre des individus sont perçues comme l'option la plus politiquement réalisable. Des diplomates européens rappellent que plusieurs pays — dont le Royaume-Uni, l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et la Norvège — ont déjà adopté des mesures similaires.


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