ONU: L'armée birmane derrière une campagne anti-Rohingya sur Facebook

18:0327/03/2024, Çarşamba
AFP
Les réfugiés Rohingya nouvellement arrivés reçoivent des soins médicaux dans leur abri à Meulaboh, dans l'ouest de Aceh, le 22 mars 2024.
Crédit Photo : Zahlul AKBAR / AFP
Les réfugiés Rohingya nouvellement arrivés reçoivent des soins médicaux dans leur abri à Meulaboh, dans l'ouest de Aceh, le 22 mars 2024.

Une enquête des Nations unies publiée mercredi révèle que l'armée birmane était à l'origine de dizaines de pages Facebook propageant des discours de haine à l'encontre des Rohingyas, avant le déclenchement en 2017 de persécutions visant cette minorité majoritairement musulmane.

Facebook est accusé d'avoir contribué à la propagation de ces discours haineux, ayant précédé le déplacement forcé de centaines de milliers de Rohingyas vers le Bangladesh, dans le cadre d'une campagne de persécution faisant actuellement l'objet d'une enquête des Nations unies pour génocide.


En 2021, des réfugiés Rohingyas ont intenté des poursuites contre le réseau social, réclamant 150 milliards de dollars d'indemnités pour n'avoir pas bloqué les discours de haine les visant.

Selon le Mécanisme d'enquête indépendant des Nations unies pour la Birmanie (IIMM), il existe des preuves établissant que les militaires birmans ont orchestré cette campagne de haine en toute discrétion.


De manière
"systématique et coordonnée"
, ils ont
"diffusé des contenus destinés à instiller la peur et la haine à l'égard de la minorité Rohingya",
affirment les enquêteurs.

"Cela a été réalisé en créant un réseau clandestin de pages sur le site d'un média social ayant la possibilité de toucher une audience se comptant en millions de personnes"
, ajoutent-ils.

L'IIMM, établi par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en 2018 pour enquêter sur les crimes internationaux commis en Birmanie, a examiné les contenus publiés sur 43 pages Facebook entre juillet et décembre 2017.

Les enquêteurs ont conclu que ces pages, apparemment indépendantes les unes des autres, la plupart n'ayant aucun lien apparent avec l'armée et certaines dédiées à l'actualité des célébrités ou à la culture populaire,
"faisaient partie d'un réseau lié aux militaires birmans".

Plus de 10 000 occurrences de contenus haineux ont été identifiées, et retirées par Facebook en août 2018.

Ces messages véhiculaient des narratifs selon lesquels les Rohingyas représentaient une menace existentielle pour la Birmanie, par le biais de la violence, du terrorisme ou de l'islamisation, selon l'IIMM.


D'autres messages suggéraient qu'ils portaient atteinte à la
"pureté raciale"
.

Les liens entre ces pages ont été établis notamment par des correspondances entre auteurs, administrateurs et éditeurs, ainsi que par la récurrence d'adresses IP également utilisées par les militaires birmans.


À lire également:




#contenus en ligne
#Rohingya
#minorité musulmane
#discours de haine
#armée birmane
#Facebook
#persécution
#enquête
#Nations unies
#génocide
#réfugiés
#poursuites
#indemnités
#réseau social
#Mécanisme d'enquête indépendant
#droits de l'Homme
#Birmanie
#pages Facebook
#propagande
#adresses IP