Sénégal: "l’industrialisation des territoires", un rempart contre l’émigration irrégulière

16:4419/12/2023, mardi
MAJ: 19/12/2023, mardi
APANEWS
Le directeur générale de l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (Anat) du Sénégal, Mamadou Djigo.
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Le directeur générale de l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (Anat) du Sénégal, Mamadou Djigo.

Pour endiguer l'émigration irrégulière des jeunes sénégalais vers l'Europe, l'Agence nationale de l'aménagement du territoire propose un plan d'industrialisation des communes du pays, axé sur la valorisation des ressources territoriales et la création d'industries locales pour concurrencer les produits importés.

Alors que l’émigration irrégulière continue d’attirer des milliers de jeunes sénégalais, une agence gouvernementale propose un plan
"d’industrialisation"
des communes du pays pour endiguer ce phénomène.

L’Agence nationale de l’aménagement du territoire (Anat) réfléchit depuis plusieurs semaines sur comment mettre fin au départ massif des jeunes vers l’Europe.


Ce fléau recrudescent a nécessité la tenue de comités régionaux de développement (CRD) dans les différentes régions du Sénégal.


La conclusion pour le directeur général de l’Anat, Mamadou Djigo, est que le pays dispose de
"ressources territoriales"
qui n’attendent que d’être
"valorisées"
en vue de retenir ces jeunes tentés par le voyage sur les voies maritimes risquées qui mènent au Vieux Continent pour rechercher un avenir meilleur.

Ces semaines de réflexions des équipes techniques de cette agence avec ses partenaires ont porté notamment sur le Programme national d’appui à la valorisation des ressources territoriales (Pavart), ce plan de développement qui porte toute la
"conviction"
de M. Djigo dans l’objectif de mettre un terme à l’émigration clandestine et
"d’industrialiser"
le pays.

Présidant un atelier de partage et d’échange sur le Pavart, lundi 18 décembre à Dakar, à l’occasion de la journée internationale des migrants, il souligne que le Sénégal dispose de ressources naturelles éparpillées dans ses différents territoires.


Il estime que des industries peuvent être créées à partir de la transformation de ces potentialités de développement dans chacune des 557 communes du pays, confiant que certains acteurs ont commencé à se lancer dans le secteur agroalimentaire.


"Il y a eu des groupes formés au niveau de la diaspora (sénégalaise) qui commencent à valoriser un certain nombre de produits dans les grandes surfaces"
, note Mamadou Djigo, appelant à une prolifération d’industriels locaux pour
"concurrencer"
un certain nombre de produits importés comme
"les serviettes hygiéniques"
fabriquées à partir du coton, un produit pourtant cultivé dans certains territoires de l’est du pays.
"Il faut qu’il y ait des entreprises au niveau de chaque commune"
, a-t-il indiqué.

Présente à la cérémonie en compagnie de notables de la chefferie traditionnelle léboue et d’organisations féminines, Ngoné Ndoye, ancienne ministre et maire de Rufisque-est, une zone côtière dakaroise qui a connu ces derniers jours une vague massive et tumultueuse de départs de jeunes en Espagne via la mer, a souligné l’importance de
"s’adresser aux communautés"
.

Prenant
"à cœur cette problématique",
elle déplore le fait que des femmes enceintes fassent partie de ces candidats à l’émigration irrégulière, certaines
"accouchant"
même souvent en cours de route, dans la mer.

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