Le procureur général de la Cour pénale internationale, Karim Ahmed Khan.
Une plainte a été déposée par des organisations et des figures emblématiques de la société civile devant les tribunaux tunisiens contre Karim Ahmed Khan, selon Adnan Limam, avocat à la Cour de cassation.
Des organisations et personnalités de la société civile tunisienne ont annoncé, mardi, le dépôt d'une plainte devant les tribunaux tunisiens contre le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Ahmed Khan, pour
"complicité de génocide à Gaza".
C'est ce qu'a déclaré l'avocat à la Cour de cassation, Adnan Limam, lors d'une conférence de presse organisée par plusieurs associations tunisiennes au siège du Syndicat des journalistes (SNJT) à Tunis, en présence de l'ambassadeur de Palestine, Hayel Al-Fahoum.
"Des associations et des personnalités de la société civile tunisienne réclament l'ouverture d'une enquête devant la justice tunisienne contre le procureur général de la Cour pénale internationale",
a indiqué Limam.
Et d'ajouter:
"Karim Ahmed Khan a été témoin de la douleur et des souffrances du peuple palestinien lorsqu'il s'est rendu au passage de Rafah au début de l'agression contre Gaza, et il n'a rien fait comme la loi le lui permet".
La même source a souligné que
"la Cour pénale internationale a le pouvoir d'engager une procédure pénale de sa propre initiative, d'autant plus que Khan a été témoin, de la situation des personnes innocentes, des grandes destructions et du refus de l'acheminement des vivres et des médicaments aux Palestiniens".
L'Association tunisienne de défense des droits de l'enfant et l'Association Hanoun pour les études stratégiques ont participé à cette plainte.
L'avocat tunisien a estimé que
"le procureur de la Cour pénale internationale a refusé d'user de son pouvoir pour dénoncer le crime de génocide commis contre le peuple palestinien au vu et au su de tous et dont les faits ont été documentés en dossiers par les organisations, coordinations et pays qui lui ont été présentés".
Le 30 novembre, la Cour pénale internationale a annoncé que le procureur Karim Ahmed Khan s'était rendu en Israël
"à la demande et à l'invitation des survivants et des familles des personnes tuées lors de l'attaque du 7 octobre".
De son côté, Ziad Dabbar, président du Syndicat national des journalistes tunisiens, a déclaré lors de la même conférence de presse que
"la Fédération internationale des journalistes, en coordination avec d'autres syndicats de la presse, dont le SNJT, aura recours à la Cour pénale internationale pour demander des comptes en ce qui concerne l'assassinat de 116 journalistes lors des récents événements à Gaza, et de porter plainte contre les auteurs de ce crime".
Il a précisé dans ses propos que:
En tant que journalistes, nous nous considérons soucieux de les défendre, car la cause palestinienne est une question majeure et une cause qui unit les Tunisiens.
Et de poursuivre:
"Malgré le ciblage délibéré des journalistes afin de dissimuler la vérité, nous n'avons vu aucune action de la Cour pénale internationale."
Le 26 janvier, la Cour internationale de Justice a ordonné à Israël de prendre des mesures pour empêcher tout acte de génocide contre les Palestiniens et d'améliorer la situation humanitaire dans la bande de Gaza, mais cette décision n'a pas mentionné un
''cessez-le-feu'
'.
Le 29 décembre, l'Afrique du Sud a intenté une action en justice, affirmant que, par ses attaques contre Gaza depuis le 7 octobre, Israël avait violé la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948.
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