Un projet mondial pour cartographier l’ADN de 1,67 million d’espèces entre dans une nouvelle phase

13:418/09/2025, Pazartesi
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L’Earth BioGenome Project vise à créer une « banque numérique du vivant » afin de protéger la biodiversité menacée.
Crédit Photo : X /
L’Earth BioGenome Project vise à créer une « banque numérique du vivant » afin de protéger la biodiversité menacée.

Un projet scientifique d’une ampleur inédite, l’Earth BioGenome Project (EBGP), a entamé sa deuxième phase avec l’ambition de séquencer l’ADN de 1,67 million d’espèces dans la prochaine décennie, ont annoncé lundi les chercheurs impliqués.

Qualifiée de
"réponse de la biologie à l’alunissage d’Apollo"
, l’initiative mobilise 2.200 chercheurs issus de 88 pays, selon l’agence italienne ANSA. Lancé en 2020, ce projet mondial vise à constituer une immense base de données génétiques pour préserver la biodiversité alors que l’extinction des espèces s’accélère.

Doté d’un budget d’environ 4 milliards de dollars, le programme a permis de cartographier 3.500 espèces durant sa première phase (2020-2024). La seconde, qui vient de débuter, ambitionne de séquencer 150.000 espèces d’ici quatre ans, à un rythme de 3.000 génomes par mois, grâce aux progrès technologiques ayant rendu le séquençage dix fois plus rapide et huit fois moins coûteux qu’il y a cinq ans.

"Nous avons jeté les bases de la construction de notre ‘arbre de vie numérique’, et nos premiers résultats redéfinissent déjà notre compréhension de l’évolution, du fonctionnement des écosystèmes et de la biodiversité"
, a expliqué Mark Blaxter, de l’Institut Wellcome Sanger au Royaume-Uni.

De son côté, Harris Lewin (Arizona State University) a insisté sur l’urgence:
"Alors que la perte de biodiversité s’aggrave, notre objectif est de capturer et de préserver le code biologique de la vie sur Terre pour les générations futures."

L’EBGP se veut aussi inclusif. De nombreuses régions riches en biodiversité se trouvent dans le Sud global, où les chercheurs auront accès à des laboratoires mobiles appelés
"gBoxes"
. Ces unités portatives permettront d’analyser directement les échantillons sur place, sans avoir à les expédier à l’étranger.

"La gBox n’est pas seulement un laboratoire : c’est un symbole d’équité scientifique"
, a souligné Montserrat Corominas, de l’Université de Barcelone.
"En offrant aux chercheurs locaux et autochtones des outils génomiques de pointe, nous permettons au Sud global de contribuer sur un pied d’égalité à ce projet planétaire."

Les coordinateurs estiment que cette banque numérique de la vie sera un outil crucial non seulement pour sauvegarder le patrimoine génétique des espèces menacées, mais aussi pour stimuler des avancées en sécurité alimentaire, médecine, agriculture et protection des écosystèmes.


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