Le Ramadan au Cameroun: un mois de spiritualité, de solidarité et de partage

La rédaction
12:2614/03/2025, vendredi
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Franck Péraise Mballa / Nouvelle Aube
La communauté musulmane du Cameroun célèbre avec ferveur l’arrivée du mois sacré du Ramadan. Période de jeûne et l’un des cinq piliers de l’Islam, ce mois revêt une importance particulière, favorisant la solidarité.

La communauté musulmane camerounaise accueille avec enthousiasme le mois sacré du Ramadan qui a débuté ce samedi 1er mars 2025. Ce mois de jeûne, l’un des cinq piliers fondamentaux de l’Islam, constitue un moment privilégié de foi, de recueillement et de charité.

Une pratique spirituelle fondamentale


Pour les millions de musulmans camerounais, le Ramadan représente bien plus qu’une simple abstinence de nourriture et de boisson du lever au coucher du soleil. Ce mois sacré est avant tout une période de purification spirituelle, de prière intense et de lecture du Coran.


L’Imam Souleymane de la mosquée de Nkolzoa explique:
"Lorsque la foi a grandi chez les musulmans, ils ont appris la religion, ils ont compris comment se comporter"
. Cette période est ainsi propice à l’approfondissement des valeurs islamiques et à la méditation sur le sens profond de la vie.

Solidarité et partage au cœur des préoccupations


La dimension sociale du Ramadan occupe une place prépondérante dans la pratique des fidèles. L’association Islamique OUMMA du Cameroun intensifie durant cette période ses œuvres de bienfaisance: visite aux plus démunis, distribution de dons et nettoyage du cimetière musulman en banlieue de Yaoundé.


Ali Fadoul, Imam et prédicateur, rappelle l’importance de la Zakat (aumône obligatoire):
"La Zakat est l’un des piliers de l’Islam, c’est une obligation pour le musulman. Tout musulman qui a la possibilité de faire la Zakat, qui détient des biens et des patrimoines, des richesses, a le devoir de faire la Zakat pour aider les pauvres et les démunis"
.

La visite aux cimetières: une tradition spirituelle


Parmi les pratiques observées durant le Ramadan figure la visite aux cimetières, un acte qui revêt une signification particulière. L’Imam Souleymane précise:
"Il a été ordonné aux musulmans de rendre visite au cimetière pour chercher à voir une autre piété, qui est donc la raison de la codification du jeûne du mois de Ramadan"
. Ces visites permettent aux fidèles de méditer sur le caractère éphémère de la vie terrestre et de se remémorer leurs proches disparus.

Les traditions peuvent varier selon les régions du Cameroun, reflétant la diversité culturelle du pays.
Dans le nord à majorité musulmane, les ruptures du jeûne collectives rassemblent souvent des familles entières autour de repas traditionnels, tandis que dans les grandes villes du sud comme Yaoundé et Douala, les mosquées deviennent des lieux de rassemblement et de partage.

Les défis liés au Ramadan


Malgré la joie qui caractérise cette période, les musulmans camerounais font face à certains défis. Dans un contexte économique parfois difficile, la hausse des prix des denrées alimentaires peut affecter la capacité de certaines familles à préparer les repas de rupture du jeûne et le repas d’avant l’aube. L’action des associations comme OUMMA est donc très opportune.


Le Ramadan au Cameroun représente un temps fort de l’année, alliant spiritualité individuelle et engagement communautaire. Au-delà de l’abstinence, ce mois sacré offre aux musulmans camerounais l’opportunité de renforcer leur foi, de cultiver des valeurs de partage et de solidarité, et de contribuer à la cohésion sociale au sein d’une nation plurielle.


Alors que les fidèles entament ce parcours spirituel d’un mois, les initiatives comme celles de l’association OUMMA du Cameroun rappellent que le véritable esprit du Ramadan réside dans la capacité à tendre la main vers l’autre, particulièrement vers les plus vulnérables de la société.


Par
Franck Péraise Mballa

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