
Le conservateur Friedrich Merz a été élu chancelier allemand mardi dans un climat politique tendu, au terme d’un second tour de scrutin inédit au Bundestag, révélateur des divisions internes et des obstacles à venir pour le dirigeant de 69 ans.
Dans une scène inédite depuis la fondation de la République fédérale d’Allemagne, Merz, chef du parti démocrate-chrétien (CDU), n’est parvenu à obtenir la majorité nécessaire qu’au second vote, avec 325 voix sur 630 députés, après avoir échoué lors du premier tour, suscitant la stupeur au sein de l’Assemblée.
Une légitimité déjà contestée
Cette élection chaotique intervient dans un contexte marqué par la crise économique allemande, l’instabilité politique européenne et la pression exercée par les États-Unis de Donald Trump. La montée de l’extrême droite, notamment de l’AfD, qui a obtenu 20 % aux dernières législatives, complique davantage la tâche du nouveau chancelier.
Une politique sous haute tension
Dès sa prise de fonctions, Friedrich Merz devra composer avec une opinion publique méfiante et une base conservatrice divisée, notamment après avoir assoupli les règles budgétaires nationales pour financer un ambitieux plan de réarmement de l’Allemagne.
Une extrême droite revigorée
L’échec du premier vote a offert une fenêtre politique à l’AfD, dont les dirigeants, Alice Weidel et Bernd Baumann, ont immédiatement réclamé de nouvelles élections. L’AfD profite du désarroi institutionnel pour renforcer sa position, alors que plusieurs sondages la placent devant la CDU dans certaines régions.
Leadership européen sous pression
Mais la légitimité entamée du chancelier pourrait compliquer sa capacité à imposer sa vision, tant à l’étranger que sur le front intérieur, où son projet de durcissement des politiques migratoires est censé enrayer la progression de l’extrême droite.
Un mandat sous haute surveillance
Pour de nombreux observateurs, cette entrée en fonction « dans la douleur » annonce une période gouvernementale agitée, sans état de grâce, dans une Allemagne qui doit repenser son modèle et sa place sur la scène mondiale.