
Alors que des négociations nucléaires inattendues entre les États-Unis et l’Iran ont été relancées sous médiation omanaise, Israël a proposé d’appliquer à Téhéran le “modèle libyen”, consistant en un démantèlement complet et rapide du programme nucléaire iranien.
Selon la presse israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait recommandé cette approche à Donald Trump, pour empêcher toute issue modérée à ces pourparlers.
Cette suggestion a été fermement rejetée par le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, qui a qualifié cette idée d’illusoire. L’écart technologique entre les programmes nucléaires libyen (jugé raté par l’AIEA) et iranien rend peu probable une telle reddition de la part de Téhéran.
Retour sur le modèle libyen: un programme abandonné sous pression
Le programme nucléaire libyen a été lancé dans les années 1970 sous Mouammar Kadhafi, avec l’objectif de doter le pays d’un arsenal nucléaire. Malgré des efforts constants, achats d’uranium, construction de réacteurs avec l’aide soviétique, et collaboration avec le scientifique pakistanais A.Q. Khan, la Libye n’a jamais dépassé un stade embryonnaire.
Le projet a été exposé en 2003 après l’interception de composants de centrifugeuses liés à un réseau de prolifération clandestin. Face à la pression internationale et craignant le sort de Saddam Hussein, Kadhafi a choisi de renoncer à ses ambitions nucléaires. Dès janvier 2004, la Libye a remis l’ensemble de ses équipements à l’AIEA.
Pourquoi Israël mise sur ce précédent
Pour Israël, appliquer ce scénario à l’Iran permettrait d’éliminer définitivement toute menace nucléaire potentielle. En prônant une solution radicale, Tel-Aviv cherche à éviter des compromis qui pourraient sortir des discussions en cours. L’objectif est d’imposer un désarmement total, immédiat et irréversible, à l’image de ce qui fut imposé à la Libye. Mais le contexte géopolitique, la puissance nucléaire atteinte par l’Iran et sa posture stratégique rendent un tel scénario hautement improbable.