La présence militaire des alliés occidentaux au Niger est confrontée à des défis sans précédent, à la suite du coup d'État militaire survenu la semaine dernière dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
La France, qui s'est repliée sur le Niger après les coups d'État au Mali et au Burkina Faso, et les États-Unis, qui ont construit leur plus grande base de drones (UAV) au Niger, sont maintenant confrontés à certains risques dans la région du Sahel.
Bazoum a été élu en 2021, dans le cadre de la première transition démocratique que le Niger ait connue depuis que le pays s'est affranchi de la domination coloniale française en 1960.
Située près de l'aéroport international Diori Hamani, dans la capitale Niamey, la base aérienne 101 sert de base de mission conjointe pour les forces américaines et françaises.
La base, où sont stationnés environ 800 soldats américains et 1 500 soldats français, accueille également du personnel de pays de l'UE pour des missions de formation militaire et civile.
La base aérienne 101 exploite une large gamme d'aéronefs, dont huit avions de chasse Mirage 2000D, quatre drones armés MQ-9 Reaper, un avion de ravitaillement Boeing C-135FR, un avion de transport militaire Lockheed C-130 Hercules, des hélicoptères d'attaque Eurocopter Tigre et des hélicoptères militaires NH90 de NHIndustries.
Base de drones américaine
Les États-Unis ont en outre établi une vaste base de drones dans la région d'Agadez, au Niger, baptisée Base aérienne 201.
Après la base permanente de Djibouti, la Base aérienne 201 du Niger est la deuxième plus grande base américaine en Afrique.
Construite et financée par les États-Unis, mais appartenant à l'armée nigérienne, la base est opérationnelle avec des systèmes de pointe en matière de communication par satellite depuis 2019.
Washington a investi 110 millions de dollars pour sa construction et 30 millions de dollars par an pour sa maintenance. La base sert de centre principal de renseignement et de surveillance pour la région du Sahel.
S'étendant sur 25 kilomètres carrés, la base accueille une flotte complète de drones (UAV) et de drones de combat (UCAV), dont des MQ-9 Reaper et des avions de transport C17.
Les relations tendues entre les pays occidentaux et les gouvernements putschistes du Mali et du Burkina Faso ont fait de la coopération avec le Niger une nécessité pour l'UE.
En mai, le parlement allemand a approuvé le déploiement de 60 soldats dans le cadre de la mission, dont un premier déploiement de trois soldats.
L'Estonie a également exprimé son intention de détacher cinq soldats auprès de l'EUMPM Niger le 25 juillet, soit un jour avant le coup d'État. En outre, la mission civile de formation de l'UE, EUCAP Sahel Niger, fournit une formation aux forces de sécurité en matière de droits de l'homme depuis 2012.
L'Italie, dans le cadre de sa Mission de Soutien à la République du Niger (MISIN), forme des soldats nigériens depuis 2018. Rome compte actuellement 350 militaires stationnés à Niamey pour les missions MISIN et EUMPM Niger.
La poursuite de ces missions au Niger reste toutefois incertaine, du fait de la suspension par l'UE de la coopération sécuritaire avec le Niger.